mardi 11 juin 2013

L'AUTRE VIE DE RICHARD KEMP

1h42 - Sortie le 5 juin 2013


Un film de Germinal Alvarez avec Jean-Hugues Anglade, Mélanie Thierry, Philippe Berodot
Alors que le Commandant Richard Kemp enquête sur un meurtre, d'étranges similitudes lui rappellent le Perce-Oreille, un tueur en série qu'il a traqué en vain au début de sa carrière. Son seul témoin est Hélène Batistelli. Mais un événement mystérieux renvoie Kemp vingt ans en arrière, en mai 1989, à la veille du premier meurtre commis par le Perce-Oreille. Kemp tente à nouveau d’empêcher les meurtres d'avoir lieu, mais un jeune flic lui complique la tâche : cet inspecteur ambitieux n'est autre que lui-même, vingt ans plus tôt...

Le Mot du Comte : 3,5/5
Doté d’un scénario ambitieux (mais non exempt de faiblesses), "L’autre vie de Richard Kemp" exploite assez sobrement et efficacement le voyage dans le temps. Le personnage de Kemp profite pas mal de son pouvoir (connaître le futur) et l’utilise (au contraire de Noémie Lvovsky dans "Camille Redouble", qui se contentait de faire du vélo en doudoune rouge), pour le bon plaisir du spectateur, qui aurait fait la même chose si cela lui arrivait. L’intrigue policière est assez classique et l’intêret du film repose donc dans ce voyage temporel. Dommage que le déroulement du film contiennent quelques points qui portent à confusion (comme le manque d’explications sur les conséquences dans l’autre vie de Kemp ou encore cet épilogue brumeux). Ces points obscurs renforcent la frustration du spectateur, qui sent que le film ne va pas au bout des choses.
Il faut également déplorer la relative timidité du film (qui est un premier film) et sa volonté excessive de ne jamais en faire trop (excès d’humilité peut-être?) Cette timidité se traduit dans la mise en scène, sobre et efficace, mais qui manque un peu de verve, ou bien dans la direction d’acteur. Si Jean-Hugues Anglade et Mélanie Thierry font le boulot, un peu plus de punch dans leur jeu aurait été bienvenue, car bien souvent, on est à deux doigts du sous-jeu (assez inapproprié dans une situation comme celle-ci).
Quelques scènes d’émotions ponctuent ce film : la scène ou Anglade rend visite à sa mère, ou encore l’épilogue. La découverte majeure du film a cependant un nom : Philippe Berodot, une nouvelle gueule à découvrir, qui fait de l’ombre aux rôles principaux et apporte la seule dose d'humour du film.
"L’autre vie de Richard Kemp" aurait pu être un excellent film, s’il ne s’était pas contenté de ne remplir que son cahier des charges (et rien d’autre), et ce, à presque tout les niveaux. Pour un premier film, l’essai semble toutefois réussi.

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