vendredi 25 janvier 2013

MAX

1h23 - Sortie le 23 janvier 2013

Un film de Stéphanie Murat avec Mathilde Seigner et Joeystarr
Max a 6 ans. Elle vit avec son père Toni, un petit voyou au grand cœur. Pour Noël, Max décide de lui offrir Rose, une fille de joie rencontrée dans la rue et qu’elle a prise en affection. Malgré la situation compliquée, Toni va avoir du mal à refuser le « cadeau » de sa fille et devoir cohabiter avec Rose.

La Moyenne des Ours : 1/5

Le Mot du Comte : 1/5
Par où commencer? "Max" se résume ainsi : une grossière accumulation de scènes pour la plupart inutiles chapeautées par un sujet glauquissime (une fillette ramène une prostituée pour qu'elle s'occupe de son papa... Il y a quelque chose qui cloche). Le scénario, très faible, et qui s'évapore dès le premier quart d'heure, souffre d'un manque latent d'écriture. Les situations sont creuses, pauvres, les éventuelles blagues sont tuées dans l'oeuf et évacuées (le montage poussif y est aussi pour quelque chose). Résultat: on s'emmerde ferme.
Niveau casting, Mathilde Seigner tient là son rôle le plus glauque et le plus hors-de-propos (une "dame qui s'occupe des bonshommes", de neige?). En face, Joeystarr a toujours autant de mal à parler (quand il hurle, on ne comprend plus rien). Marielle, dont le personnage n'est qu'une ombre, un prétexte, vient cachetonner dans le rôle d'un papi gatouille qui ne sert à rien, si ce n'est à sortir des phrases toutes faites telles que "j'en connais un os du jambon de la vie". C'est très gênant de le voir s'agiter ainsi pour rien (surtout quand il se met à chanter). Testud et Berléant viennent également cachetonner... pour rien.
Quant à la gamine qui joue Max, elle est tout bonnement insupportable. Ses lignes sont d'une niaiserie primaire qu'un gosse de 6 ans ne sortirait pas : "ma maman elle est morte au ciel". Hallucinant.
Sous couvert du conte, "Max" installe un univers assez louche, entre le traditionalisme primaire et l'utopie crétine ; la banlieue ici dépeinte n'existe nulle part et joue sur une esthétique de la pauvreté assez suspecte (il n'y a qu'à voir l'intérieur de la maison de Joeystarr pour s'en rendre compte). Les décors sont relativement surfaits, on se croirait dans un monde de Playmobil où les bâtiments sont grossièrement habillés (celui des caisses d'invalidité porte un immense écriteau sur lequel est écrit... Caisse de pensions d'invalidité, subtil).
Quid de la scène ou Marielle revend des poulets à des enfants de cités en les prenant pour des cons, que veut-on dire ici? On saisit mal le positionnement du film. Bien trop grossier et glauque pour les enfants (il y a quand même une scène où la gamine regarde les seins nus de Seigner, gros plan à la clé) et bien trop simpliste pour les adultes. 
Entre ses grosses ficelles, son humour beauf, ses dialogues plats et sa tendresse artificielle (car grossièrement fabriquée), "Max" ressemble a un téléfilm primaire (Ardisson produit le film, hasard?) ou l'on fait des travellings sur de la musique triste pour nous faire croire que les personnages vivent des conflits intérieurs. La musique, qui surligne tout et nous dit quand il faut rire ou pleurer, ressemble a une compil' de chansons de Noël. Le comble de la gêne est atteint lors de la scène où le quatuor danse, déguisé en sioux.
Par contre, un soin particulier est apporté à l'image du film. Plusieurs tableaux valent vraiment le détour. Dommage que tant de talent ne soit pas mis au service d'un meilleur film.

La note de Pépite : 1/5
L'histoire de Max est pauvre et sans saveurs.
Encore une preuve que l'idée est rarement dépassée dernièrement dans un grand nombre de films français. A partir de cette idée, des personnages-pantins sont dirigés à la baguette par des scénaristes trop conscients d'une pseudo "construction idéale" d'un scénario, qui forcent les évènements et rebondissements pour se plier à des étapes narratives vaines. Au milieu de ça la distribution ne sait plus quoi faire, elle n'est pas "nulle-nulle" mais elle n'est pas très intéressante non plus (la petite fille est plutôt insupportable, la faute à des dialogues en langage enfantin traffiqué par les scénaristes adultes, et Marielle est assez souvent en sur-jeu, seul électron libre dans une histoire fade)...
C'est d'autant plus dommage que la photographie est extrêmement soignée dans ce film, notamment pour les scènes en intérieur ou ayant lieu la nuit. De véritables artisans du cinéma se sont livrés à une prouesse : rendre belles des images qui ne s'appuient sur aucun fond. Ces plans sont beaux, mais malheureusement, la forme n'est pas suffisante et ne suffit pas à nous intéresser à Max, qu'on vous conseillera donc plutôt d'éviter.

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