dimanche 6 janvier 2013

MANIAC

1h29 - Sortie le 2 janvier 2013

Un film de Franck Khalfoun avec Elijah Wood et Nora Arnezeder
Dans les rues qu'on croyait tranquilles, un tueur en série en quête de scalps se remet en chasse. Frank est le timide propriétaire d'une boutique de mannequins. Sa vie prend un nouveau tournant quand Anna, une jeune artiste, vient lui demander de l'aide pour sa nouvelle exposition. Alors que leurs liens se font plus forts, Frank commence à développer une véritable obsession pour la jeune fille. Au point de donner libre cours à une pulsion trop longtemps réfrénée - celle qui le pousse à traquer pour tuer.

La Moyenne des Ours : 1,5/5

Le Mot du Comte : 0,5/5
"Maniac", remake du film du même nom, ne frise pas, comme son modèle, le nanar. Il en est un. Un pur et un dur.
Si on passe outre le faible charisme d'Elijah Wood, qui campe un tueur dont on se fout éperdument (et oui, les fous au cinéma ne sont intéressants que lorsqu'ils sont intelligents), le spectateur tolérant pourra prendre plaisir à voir un tel déballage de violence trash. Violence de voyeuriste, car gadgétisée, utilisée pour faire joli et donner un tant soit peu de contenance à un film qui n'en a pas la moindre. Tout comme cette caméra subjective non assumée, rompue à tout bout de champ par des cuts, de changements d'axes, etc. On est loin de "Enter the Void", qui l'assumait à fond. Gratuité du procédé. 
La pauvreté du scénario fait écho à celle de la mise en scène qui, loin d'être inspirée, pompe ses ambiances et ses décors dans les années 80 (les rues de LA, le tueur à son volant observant ses victimes), allant même jusqu'à plagier "Drive" qui semble faire office de modèle (la musique du générique de fin est une pure copie de la musique du film de Refn). Et comme on est ici dans un catalogue référencé, Khalfoun trouve le moyen de caser "Goodbye Horses", la musique du tueur du "Silence des Agneaux". On a même droit, dans le reflet d'une voiture, à une redite de l'affiche du film original. Bravo. Et sinon y'a un film?
Hélas non, certaines séquences étant vides de tout enjeu (la scène dans les toilettes avec le copain de l'héroïne, qui se conclut, après deux lignes de dialogues, par un "that was a nice talk") tandis que d'autres sont tout bonnement ridicules, car usées maintes et maintes fois par le genre (la course-poursuite dans le métro par exemple). Niveau psychologie, c'est encore l'éternel traumatisme freudien : il tue car sa mère de tapaient des mecs! Brillant. Par contre, pourquoi scalpe-t-il? Parce que ça a un rapport avec son métier? C'est un peu faible. Le final du film sombre dans l'accumulation d'incohérences et, par conséquent, dans le grand-guignolesque.
"Maniac" en envoie plein la vue, certes, à coup de musiques grandiloquentes et d'images gores, par peur que le spectateur se rende compte qu'il assiste à du vide sidéral. J'ai évoqué plus haut que ce film était un nanar, je me trompais. Un nanar est drôle. "Maniac" est juste un mauvais film.

Le point de vue de Pépite : 2,5/5
Maniac est un nanar extrêmement fun à regarder. Certes on peut être très déçu de ce délire de cinéphile/ado attardé concocté par le trio Khalfoun/Aja/Langmann (le dernier moins cinéphile que renifleur de sous-sous), si on a vraiment des attentes. Mais Maniac est en fait le film parfait à programmer à la séance Panic ! Cinéma du Nouveau Latina, à toute autre séance de cinéma bis ou même à la séance de minuit du Festival de Cannes ! Oui, parce qu'on rit, on crie, on est choqué, on se moque des victimes et même du tueur, etc. C'est en cela que j'ai probablement plus aimé le film que Le Comte. Je l'ai vu dans un éclat de rire, loin de mon bloc note de critique, mais avec toute ma cinéphilie (classique et nanardienne). Maintenant, c'est à vous de voir !

2 commentaires:

  1. Si pour vous le Maniac de William Lustig "frise le nanar", on peut légitimement douter de votre légitimité de critique et de cinéphile.

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  2. Bonjour,

    Libre à vous, Unknown, de ne pas être en accord avec mes goûts, et de l'exprimer ainsi, comme la grande démocratie qu'est Internet le permet. En revanche, je diffère avec vous sur le point suivant : je considère qu'il y a autant de cinéphilies qu'il y a de cinéphiles et que par conséquent, la votre (que vous pouvez mettre en avant également sur un éventuel blog personnel) ne prévaut pas plus sur la mienne que sur d'autres.

    Le Comte.

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