mardi 15 janvier 2013

ALCESTE À BICYCLETTE

1h44 - Sortie le 16 janvier 2013

Un film de Philippe Le Guay avec Fabrice Luchini, Lambert Wilson, etc.
Serge Tanneur, acteur au sommet, a quitté définitivement le monde du spectacle. La fatigue d’un métier où tout le monde trahit tout le monde. Désormais, il vit en ermite sur l’Île de Ré… Trois ans plus tard, Gauthier Valence, un acteur de télévision adulé des foules, débarque sur l’île. Il vient retrouver Serge pour lui proposer de jouer «Le Misanthrope» de Molière. Serge n’est-il pas devenu une pure incarnation du personnage d’Alceste ? Serge refuse tout net et confirme qu’il ne reviendra jamais sur scène. Pourtant, quelque chose en lui ne demande qu’à céder...

La Moyenne des Ours : 3,2/5

La pensée de Juani : 2,5/5
Ce film est une accumulation de petites scènes rigolotes et de moments lyriques (et oui, parce que du Molière énoncé par Luchini, c'est à la limite de la chanson). Il y a une grande contradiction entre ces types de séquences - et ce n’est pas grave - mais j'ai pas l'impression qu'il n'en découle grand chose... J’ai pas senti de cohésion dans ce film, la preuve, le montage un peu particulier (on trouve souvent que les fins de scènes sont parfois un tantinet trop longues, là c'est l'inverse), on a pas le temps de cerner l'essence d'une scène qu'elle est déjà découpée et loin derrière. Bref pas très emballée donc, malgré le fait que j'ai ris, surtout quand Philippe Le Guay place dans la bouche de Luchini des petites piques sur l'hypocrisie et l'égocentrisme des gens du milieu cinématographique.

Le point de vue de Pépite : 4/5
Alceste à bicyclette est un film français rafraichissant, d'où transparaît un plaisir du jeu et un plaisir du verbe avec un humour précis et intelligent dont les comédies françaises manquent souvent ces derniers temps.
Fabrice Luchini, qui a participé à l'idée originale, est excellent. Il cabotine, il gesticule, il exagère... il est tordant ! Lambert Wilson dans le rôle de l'acteur populaire est également très bon et tient tête avec humour à Luchini. Des séances de répétition transparaît une synergie incroyable : ils donnent vie au texte de Molière avec différents niveaux de lecture en rapport direct à l'histoire racontée mais également à la pratique du jeu. En effet, un grand nombre d'éléments caractéristiques du jeu, notamment du jeu théâtral classique, sont mis en scène : les allitérations, la manie de chercher une "background story" aux personnages, le lapsus, le trac et le trou de mémoire angoissant...
On pourrait regretter parfois que Philippe Le Guay semble se contenter de réaliser une captation de la performance du duo de comédiens, mais l'intelligence de l'écriture, le regard contemporain sur la pièce du Misanthrope ou même sur l'Île de Ré (décors et habitudes de l'île étant décortiqués avec humour) fait rapidement oublier ses quelques lourdeurs qui altèrent un peu le rythme.
Alceste à bicyclette gagne à être vu, et si vous êtes amateurs de films français, celui-ci en est un de qualité.

Le Mot du Comte : 3,5/5
"Alceste à Bicyclette" est un film très drôle. Ceux qui apprécient Fabrice Luchini seront ravis. Au top de sa forme, il livre ici la performance qu'on attend de lui, à travers un personnage reclus, bougon, désagréable, méchant mais parfois attachant. Le duo qu'il forme avec Lambert Wilson fonctionne très bien. Wilson, lui, surprend dans ce répertoire comique, et s'en sort très bien. Les décors et les costumes sont très bien travaillés et fonctionnent comme les extensions des personnages (la maison de Luchini et ses jolis murs decrepit, les costumes de Wilson).
En revanche, on peut reprocher au film son manque de souffle et son rythme, qui s'articule entre séquences de répétitions (de la pièce qu'ils préparent, Le Misanthrope) et scénèttes drôlatiques (balades à vélo, repas). Les séquences de répétitions sont parfois lourdes, de par leur côté "théâtre enregistré" (Le Guay pose sa caméra et se contente de filmer ses talentueux comédiens). 
L'assemblage ainsi obtenu est inégal, laissant parfois le spectateur sur le bord de la route, se demandant où il va. C'est dommage, car certains éléments narratifs sont bien préparés et bien orchestrés. Le Guay frôle de temps en temps le côté parisianiste et nombriliste (regard sur la province pas forcément flatteur, sauvé par le caractère empoté des deux parisiens immigrés) qu'on reproche tant à Pascal Bonitzer. La fin, amère et à contre-courant du reste du film, pourra en surprendre certains.
"Alceste à Bicyclette" est une comédie plaisante et franchement sympathique, mais qui souffre, hélas, d'un léger problème de structure.

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