dimanche 30 septembre 2012

SAVAGES

2h10 - Sortie le 26 septembre 2012

Un film de Olivier Stone avec Taylor Kitsch, Aaron Johnson, Blake Lively, Salma Hayek & Benicio del Toro
Laguna Beach, Californie : Ben, botaniste bohème, Chon, ancien Navy Seal, et la belle O. partagent tout. Ben et Chon sont à la tête d’un business florissant. Les graines ramenées par Chon de ses missions et le génie de Ben ont donné naissance au meilleur cannabis qui soit. Même s’il est officiellement produit pour des raisons thérapeutiques, ils en dealent partout avec la complicité de Dennis, un agent des stups. Leur affaire marche tellement bien qu’elle attire l’attention du cartel mexicain de Baja, dirigé d’une main de fer par Elena. Face à leur proposition d’"association", Chon est partisan de résister par la force, mais Ben préfère tout abandonner. Pour les contraindre à coopérer, le cartel kidnappe O. Elena a eu raison d’utiliser les liens très forts du trio, mais elle a aussi sous-estimé leur capacité à réagir… C’est le début d’une guerre entre l’organisation du crime dont le bras armé, Lado, ne fait aucun cadeau et le trio. Qu’il s’agisse de pouvoir, d’innocence, ou de la vie de ceux qu’ils aiment, tout le monde a quelque chose à perdre.


La Moyenne des Ours : 3,8/5

L'Opinion de Tinette : 4/5
Par où commencer...? Le jeu des acteurs frôle la perfection. Même Blake Lively que je trouve normalement insupportable a sa place ici. Le scénario est extrêmement bien ficelé, tout est justifié, tout est clair.
A l'origine, ce genre de film ne m'attire pas. Et pourtant... j'ai passé la moitié du film enfoncée dans mon siège a me ronger les ongles. Oliver Stone nous tient en haleine durant plus de 2 heures avec des personnages plus inquiétants les uns que les autres. Pour une fois dans ce genre de film, aucun personnage n'est cliché. Ils sont tous caractérisés à la perfection.
La bande originale apporte un petit "plus" aux images déjà assez efficaces. L'esthétique n'est pas toujours claire et justifiés (jeux de couleurs, échelles de plans...) mais elle est cohérente, et convient à l'ambiance générale du film.
Pour reprendre l'expression du Comte, Savages est un "joint cinématographique" dont il ne faut pas se priver.

Le point de vue de Pépite : 3/5
Je comprend enfin l'expression du Comte à propos du "joint cinématographique". Oliver Stone et la plupart des intervenants dans ce film ont probablement bien consommé avant, pendant et après la réalisation. C'est une mise en scène fun (qui n'est pas sans rappeler le style du tant décrié - et du regretté - Tony Scott, qui fut ces derniers temps crucifié ou sanctifié, c'est selon...), dynamique, cohérente mais... "So what ?" Après quelques éléments réussis (un méchant - Del Toro - franchement dégueulasse, une histoire assez intéressante, et de jeunes acteurs beaux pas mauvais non plus) et bien il reste comme un arrière goût d'insatisfaction. On vient d'assister à 2h10 de film dont le sens nous échappe. On a ri, on a tressailli, on a été émus, on a été pris par l'action, mais on a aussi baillé et on a pensé au sale temps qu'il allait faire dehors quand on sortirait du film. Mon point de vue ne sera pas plus long, j'ai plutôt apprécié Savages, mais il m'est resté coincé dans la gorge, et je ne l'ai toujours pas digéré. Mais au final, la "Moyenne des Ours" est plutôt élevée, et le public semble suivre (j'ai essuyé 3 séances complètes avant de découvrir enfin le dernier Oliver Stone)... Il ne doit pas être si difficile à appréhender...?

Le mot du Comte : 4,5/5
"Savages" est une franche réussite. Le dernier opus d'Oliver Stone réussit à tenir en haleine le spectateur pendant deux heures sans jamais fléchir, même si les premières minutes laissent franchement craindre une catastrophe.
Mais cette catastrophe n'arrive jamais, bien au contraire. L'intrigue, qui peut paraître banale pour un film de narco-trafiquants, se déploie sur plusieurs lignes épaisses et se renouvelle quasiment tout les quarts d'heures (enfin un scénario qui tient toutes ses promesses). Avec au final un point d'orgue très excitant (et très westernien) pour les amateurs du genre.
Et ce scénario (adaptation réussie du roman de Don Winslow) est servie par un casting de grande qualité. Si les meilleurs performances ne viennent pas du trio principal (Johnson, Kitsch et Lively, qui sont toutefois corrects), elles proviennent de la formidable galerie de personnages secondaires.
Salma Hayek est tordante en marraine de la drogue hystérique (et apporte une vraie originalité par rapport au cliché habituel du baron de la drogue). John Travolta se régale en flic corrompu et pathétique. Mais le plus grand plaisir provient de l'époustouflant Benicio Del Toro (tout en moumoute et moustache), qui incarne avec malice un personnage à la fois comique, répugnant et donc très malsain, qui aurait toute sa place dans un film de Quentin Tarantino.
Cependant, Stone abuse un peu des tics visuels qu'on retrouve dans un de ces précédents films, "Tueurs Nés" (noir et blanc, surimpression kitsch, montage parfois épileptique), même si ces effets rentrent en cohérence avec le thème du film, à savoir l'usage de drogue et ses effets collatéraux violents. Stone réussit par ailleurs à créer de véritables enjeux scénaristiques pour ses personnages (qu'il place dans des situations vraiment cocasses) et des scènes où la tension dramatique est insoutenable. Les dialogues foisonnent de bons mots et sont parfois très drôles, et le titre est excellemment bien choisi, car les nouveaux sauvages se trouvent de chaque côté de la frontière.
Après le comico-politique "W", Stone revient à un cinéma plus énergique (et aussi plus imparfait, c'est ce qui fait son charme) et livre un film qui a beaucoup de gueule, sanglant, suant et puant. Cela fait du bien. "Savages" est un joint cinématographique à savourer sans limites.

La note de Juani : 3,5/5

1 commentaire:

  1. Ahahahah le joint cinématographique! Tu n'as pas eu envie d'essayer après ce film?

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