mardi 24 juillet 2012

THE DARK KNIGHT RISES

Sortie le 25 juillet 2012 - 2h44


Un film de Christopher Nolan avec Christian Bale, Tom Hardy, Michael Caine...
Il y a huit ans, Batman a disparu dans la nuit : lui qui était un héros est alors devenu un fugitif. S'accusant de la mort du procureur-adjoint Harvey Dent, le Chevalier Noir a tout sacrifié au nom de ce que le commissaire Gordon et lui-même considéraient être une noble cause. Et leurs actions conjointes se sont avérées efficaces pour un temps puisque la criminalité a été éradiquée à Gotham City grâce à l'arsenal de lois répressif initié par Dent.
Mais c'est un chat – aux intentions obscures – aussi rusé que voleur qui va tout bouleverser. À moins que ce ne soit l'arrivée à Gotham de Bane, terroriste masqué, qui compte bien arracher Bruce à l'exil qu'il s'est imposé. Pourtant, même si ce dernier est prêt à endosser de nouveau la cape et le casque du Chevalier Noir, Batman n'est peut-être plus de taille à affronter Bane…

La Moyenne des Ours : 4/5

Le point de vue de Pépite : 4/5
En adaptant l'une des plus sombres aventures de Batman, Nolan a confirmé son projet de redonner ses lettres de noblesse au genre "Film de Super-Héros". Contrairement à la tendance Marvel qui consiste à nous montrer des super-héros cool et fun (tendance que je ne critique pas complètement, ayant été personnellement conquis par le dernier en date de la firme, le très fun Avengers), la trilogie du Batman de Christopher Nolan rejoint le registre sombre et sérieux qui était présent également dans (le non moins fun) The Watchmen de Zack Snyder (pas étonnant qu'il produise son prochain film qui n'est autre que le prochain Superman).
A voir le succès de sa trilogie (du moins des deux derniers), Nolan semble avoir trouvé la formule gagnante des films de super-héros. Un héros sombre et souvent faible accompagné par une galerie de personnages secondaires tous très importants dans une intrigue qui doit parfois complètement échapper aux spectateurs. Nolan nous a fait rentrer dans son film, et on ne va pas s'en sortir sans lui et sans passer par toutes les étapes qu'il aura préparées. Dans The Dark Knight Rises, Nolan a réussi là où par exemple J. Edgar avait manqué le coche, je paraphrase notre ami Le Comte, "l'immense navire avance, mais où ? Et pourquoi ?" Le navire de l'homme chauve-souris avance et nous emporte ; et bien qu'on ignore certains tenants et aboutissants, une certaine "nécessité" de l'histoire l'emporte sur notre ennui et nous garde captivés. Évidemment, cela doit être légèrement nuancé : parfois, à quelques moments du film, l'attention peut commencer à lâcher, la faute à des dialogues parfois un peu longs (mais un méchant qui n'explique pas longuement son plan diabolique n'en est pas vraiment un, n'est-ce pas ?) ou des scènes qui tardent à finir.
Mais la mise en scène extrêmement soignée de Nolan efface tout ça, notamment dans des plans "surnaturels" où les sons s'estompent pour ne plus laisser entendre que les plus légères présences (un engin de guerre roule sur la neige, on n'entend que légèrement le crissement de la neige, et c'est tout : intense). Il ne se contente pas de filmer des explosions, des courses poursuites et des combats chorégraphiés car ce n'est pas ça le plus important pour Nolan. Le plus important c'est les personnages et ce qu'ils ont d'humain.
Tous ces personnages sont intéressants, à commencer par Bane (et son excellent interprète Tom Hardy !) et as usual nos chers Alfred (Michael Cane a réussi à m'émouvoir au plus haut point) et Gordon. A l'exception de Marion Cotillard qui ne convainc pas (et a même fait rire ponctuellement la salle), tous les comédiens sont au diapason pour nous faire apprécier la dernière aventure de l'homme-chauve-souris à la sauce Nolan. Dernière ? On peut toujours rêver que la rumeur qui enfle en ce moment à propos d'un projet de Justice League soit plus qu'une rumeur... Voici un visuel qui donne très envie, ici.
Pour conclure, The Dark Knight Rises est un très bon film de Super-Héros, sombre et puissant, qui aurait pu encore plus me plaire s'il n'y avait pas eu un battage médiatique systématique attisant ma curiosité et augmentant mes attentes. D'ailleurs, pour ceux qui l'ont vu, je trouve que Nolan aurait pu finir 2 plans avant, ce qui m'aurait probablement laissé dans le même état qu'à la fin d'Inception... You can't always get what you want.

Le mot du Comte : 5/5
Une chose est certaine, Christopher Nolan ne joue pas dans la même cour que ceux qui nous ont apporté "Avengers", ou le récent "Amazing Spider Man"."The Dark Knight Rises" est l'épique conclusion d'une trilogie majeure d'un cinéaste au sommet de son art. Car il insuffle à son film de super héros - en plus de l'épique et d'un scénario maîtrisé, ce qu'il manque clairement aux autres : de l'émotion.
Cela fait plaisir de voir autant d'argent utilisé à bon escient. Car Nolan a son point de vue sur le héros qu'il filme, et ce point de vue (qu'il insufflait déjà dans le quasi-parfait "The Dark Knight") explose à la figure du spectateur pendant 2h44.
Au lieu de se focaliser sur les explosions et les effets spéciaux (il y en quand même ici je vous rassure), "TDKR" se concentre essentiellement sur l'humain et sur les rapports entre Bruce Wayne (Christian Bale n'a jamais été aussi bon) et son environnement.
Michael Caine (Alfred) n'a jamais été aussi touchant. Gary Oldman déçoit un peu face à sa performance dans l'opus précédent, et même si Tom Hardy (Bane) ne parvient pas à faire oublier la sanglante cicatrice laissée par Heath "Joker" Ledger, il incarne un fanatique très charismatique (sa voix et ses intonations transforment ses plus banales répliques en véritable plaisir pour les oreilles).
La thématique du film est intelligemment amenée et transforme "TDKR" en film moderne, contemporain et nécessaire comme jamais. Les échos au 11 septembre (déjà présents dans l'opus précédent) sont couplés à une réflexion sur l'icône, l'idole, le modèle. De nombreuses séquences font sans lourdeur écho à l'état actuel du monde, ce qui fait de "TDKR" un film profondément ancré dans le réel. Voilà ce qui manque cruellement à la kyrielle de films de super héros qui défilent sur nos écrans.
Bien sûr, chacun trouvera en "TDKR" des défauts : peut être trop long, peut être trop explicatif dans son premier quart d'heure et emprunts des tics habituels des films à grand spectacle (plan larges de la ville, baisers et plans kitsch par exemple). Mais ces défauts minimes sont noyés dans un ensemble quasiment irréprochable, où tout est à sa place, où tout est maîtrisé d'une main de fer. Les liens avec les opus précédent se tissent devant nos yeux, procurant un plaisir inégalé.
Difficile de rester insensible au destin de Batman et de ce qu'il représente. Le scénario se renouvelle suffisamment pour captiver l'attention et entretenir un suspense des plus insupportable. Car ce qui est bien chez un vrai auteur (Nolan a écrit tout les scénarios de ses films), c'est qu'on peine à deviner la fin.
Avec "The Dark Knight Rises", Christopher Nolan apporte un spectaculaire et intelligent point final à sa trilogie et porte définitivement le film de super héros vers les hauteurs du film d'auteur.

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