dimanche 20 mai 2012

LES BÊTES DU SUD SAUVAGE

1h32 - Sortie le 12 Décembre 2012

COMPÉTITION UN CERTAIN REGARD : FESTIVAL DE CANNES 2012
CAMERA D'OR

Un film de Benh Zeitlin avec Quvenzhané Wallis et Dwight Henry.
La vie d'une petite fille est radicalement transformée quand son père est victime d'une étrange maladie, alors même que le monde subit un déclin brutal. La hausse des températures entraîne une montée des eaux et libère des créatures préhistoriques. L'enfant décide alors de partir à la recherche de sa mère.

La Moyenne des Ours : 3,2/5

La pensée de Juani : 2,5/5
Je ne sais pas vraiment quoi en penser. L'histoire est touchante, l'image, les flous, caméras portées sont intelligemment employés et justifiés. Le monde de cette gamine (magnifique) s'effondre et son père semble résolu à rester, lutter malgré les horreurs que l'on perçoit et celles que l'on ose imaginer. Mais là où le réalisateur m'a perdue c'est dans la représentation du monde de Hushpuppy : ces "Aurochs" qui font route vers la Louisiane. Admettre ce qu'elle perçoit de son point de vue, c'est inconfortable (pour nous petit spectateur bien à l'aise dans une salle obscure) et émouvant ; mais ces Aurochs, c'est aller trop loin pour mon entendement.

Le point de vue de Pépite : 3,5/5
Un conte poétique à mi-chemin entre le récit initiatique et le culte vaudou. Ne vous fiez pas au synopsis qui fait penser à un film réaliste et potentiellement ennuyeux. Les Bêtes du Sud Sauvage est une pépite made in Un Certain Regard : intéressant, indé, décalé, poétique. La narration est assurée en voix off par la petite fille qui raconte avec ses yeux son univers, qui nous est d'autant plus étranger. Elle vit dans le Bayou avec son père, ils pêchent, font la fête avec les autres habitants de leur "Bassin" mais tout leur petit monde va être ébranlé par les conséquences de la fonte des glaces, notamment avec la réapparition d'Aurochs, des créatures préhistoriques gondriesques (des cochons avec des cornes !). Tout est désarçonnant dans ce premier film de Benh Zeitlin et tant mieux ! Lorsqu'il arrivera dans nos contrées, dans vos petits cinémas, foncez !

Le mot du Comte : 3,5/5
La Caméra d'Or du dernier Festival de Cannes (entendez Meilleur Premier Film) est remarquable. "Les Bêtes du Sud Sauvage" est porté par la vision forte de son réalisateur sur des résistants, en plein coeur d'une Louisiane moite et sauvage. Résistants car, entre deux plaques de tôles, les habitants du Bassin résistent aussi bien aux autorités qui cherchent à les déloger de leurs campements de fortunes qu'aux tempêtes qui cherchent à les engloutir.
Dans ce milieu hostile s'épanouit la petite Hushpuppy (Quvenzhané Wallis, d'une volonté de fer!) et son père qui la forge et l'entraîne, parfois en se révélant cruel avec elle.
Au coeur de ce réalisme fantastique aux allures de conte (et de fin du monde avec l'arrivée des redoutables Aurochs), la poétique de Benh Zeitlin se déploie avec force et cohérence. Sa caméra, aussi libre que ses personnages, ne cesse jamais de bouger, épaulant toujours la petite Hushpuppy et dévoilant le monde tel qu'elle le voit.
Face à ces personnages marginaux, le spectateur se sent toutefois un peu mis de côté, la faute à un scénario dont l'unicité n'est pas assez bien rythmée, ni bien tenue (l'intrigue est plutôt faible). L'émotion sera alors au rendez-vous dans les scènes finales, mais amoindrie. La musique (supérieure au film, hélas) apporte une forte valeur ajoutée à cet univers à la limite du fantastique. Certaines séquences relèvent de la contemplation. Au spectateur de décider s'il décide de se laisser emporter par cet intense souffle de liberté qui règne dans "Les Bêtes du Sud Sauvage". Le voyage, même s'il est imparfait, vaut le détour...

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