lundi 28 mai 2012

COGAN : KILLING THEM SOFTLY

1h44 - Sortie le 5 décembre 2012

COMPÉTITION OFFICIELLE : FESTIVAL DE CANNES 2012

Un film de Andrew Dominik avec Brad Pitt, James Gandolfini & Richard Jenkins
Lorsqu’une partie de poker illégale est braquée, c’est tout le monde des bas-fonds de la pègre qui est menacé. Les caïds de la Mafia font appel à Jackie Cogan pour trouver les coupables. Mais entre des commanditaires indécis, des escrocs à la petite semaine, des assassins fatigués et ceux qui ont fomenté le coup, Cogan va avoir du mal à garder le contrôle d’une situation qui dégénère…

La Moyenne des Ours : 3/5

Le mot du Comte : 2/5
"Cogan" est l'exemple type du film visuellement intéressant mais dont le scénario ne suit pas vraiment.
Andrew Dominik a de nombreuses idées, mais aucune n'entre en cohérence avec son sujet: distanciations sonores, ralentis (qui semblent là juste pour faire joli), cassure son/image, etc...
Pourtant, l'interprétation de ce film de gangster aux allures tarantinienne (il en emprunte les nombreuses scènes bavardes sans leur donner un sens précis, si ce n'est le constat que le monde du crime va mal) est plutôt correcte: Brad Pitt est en service minimum (donc pas mal, le film étant centré sur sa figure), Gandolfini est tordant et Jenkins en comptable véreux et blasé est intrigant.
Le sous-texte politique est intéressant également, mais l'on aurait aimé qu'il soit plus développé et plus attelé au sujet (alors qu'ici il enfonce une porte ouverte: bien sur que les gangsters n'ont plus de valeurs et sont en dépression, c'est une figure commune et acquise au cinéma de genre moderne, aussi bien chez Scorsese, Tarantino ou les Frères Coen). Bref, rien de nouveau.
Comme évoqué ci-dessus, l'intrigue ne casse pas des briques et le vide narratif n'est pas compensé par de l'action, mais par des scènes de dialogues étirées entre des personnages qui parfois n'auront aucun rôle à jouer dans l'histoire (Gandolfini par exemple). Dominik ne parvient pas souvent à joindre l'utile à l'agréable, hélas. Filmer un tabassage pour simplement ce qu'il est (du sang, des os), n'apporte pas grand chose, si ce n'est une bonne dose de violence gratuite. "Cogan" est un film qui se laisse regarder, mais qui se laisse très vite oublier.  N'est pas Tarantino qui veut.

La note de Pépite : 3/5
La note de Juani : 3,5/5

La note de Tinette : 3,5/5

3 commentaires:

  1. L'affiche est tellement laide qu'on a l'impression que le titre du film c'est "BRAD PITT COGAN"

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  2. Sur l'affiche, rien à dire, c'est un ratage total!!! Sur le film par contre, que je viens de voir en blu-ray, faute de l'avoir vu au cinéma, je retrouve le cinéaste de L'assassinat de Jesse James. un cinéaste qui cherche de nouvelles narrations pour des films de genre... N'est pas Tarantino qui veut??? Justement Andrew Dominik ne veut pas être Tarantino (et heureusement) car chez Tarantino, le processus filmique passe par la relecture, l'hommage, la citation, le melting-pot des références cinématographiques. C'est donc faire un bien mauvais procès à Andrew Dominik qui, lui, cherche à redéfinir le cinéma de genre à travers le prisme d'une mise en scène plus épurée, moins chargée de références. Comparer Dominik à Tarantino, c'est bien mal connaître et analyser les oeuvres des deux cinéastes...

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    1. Je n'ai pas vu les autres films de Dominik, je ne connais donc pas son oeuvre dans son intégralité.
      Je comparais Dominik à Tarantino uniquement dans l'utilisation qu'ils font tout les deux de la violence et surtout de son esthétisation à outrance. Chez Tarantino, si la violence est esthétisée et stylisée, elle ne sert, au final, à rien (c'est d'ailleurs un des points commun avec l'oeuvre des frères Coen, ou la violence est vaine). La violence chez Tarantino sert à délivrer un point de vue sur elle-même.
      En revanche, devant "Cogan", je n'ai pas eu cette impression du tout. La violence, ses ralentis stylisés, ne me semblent pas porter quelque chose en eux, et donnent vraiment l'impression de gratuité.
      Le Comte.

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