vendredi 10 février 2012

LA TAUPE

2h07 - Sortie le 8 février 2012

Un film de Tomas Alfredson avec Gary Oldman, Colin Firth, Mark Strong & Tom Hardy
1973. En pleine Guerre Froide et suite a une mission ratée en Hongrie, des suspicions se portent sur le MI6, les services secrets britanniques. Une taupe aurait infiltré le service. Récemment mis sur la touche, l'ex-espion George Smiley est rappelé pour démasquer la taupe. Alors qu'il se livre à une enquête minutieuse où chaque faux pas peut mener au désastre, il apprend que son ancien patron avait établie une liste de cinq espions suspects... et sur laquelle figure Smiley lui-même.

Moyenne des Ours : 3/5

Le point de vue de Pépite : 3,5/5
Il est des films dont il suffit d'entendre parler pour devenir impatient. La Taupe est de ceux-là. Le réalisateur de Morse, qui reprend le fameux roman de John Le Carré, avec Gary Oldman, Tom Hardy, Mark Strong... You got to be kidding ! Bien sûr, je signe tout de suite !
Passé cette excitation intenable, je suis allé le voir le lendemain de la sortie... Bien entendu, par rapport à mon attente, je n'étais pas ravi à 100%. Mais le film de Tomas Alfredson nous plonge sans peine dans l'univers mi-thriller politique mi-puzzle cluédo de cet "anti-film d'action". En effet, fans de James Bond passez votre chemin. Ici c'est le "vrai" espionnage, complots de bureaucrates, d'anciens agents de terrain qui n'en portent pas tant la marque. Dans ce film, tout bouge à la vitesse de Smiley, le personnage de Gary Oldman (tout en retenu mais qui transmet tellement par ses expressions figées, vieillies), et cela pourra en rebuter certains. Mais cela aide selon moi à se glisser dans l'intrigue, à réfléchir à la même vitesse que Smiley.
On réfléchit beaucoup, on imagine chaque personnage coupable, on change d'avis. La Taupe, on a bien trouvé qui c'était à un moment. Mais on a abandonné cette idée, pour y revenir, etc. Contrairement à certains films où on comprend d'entrée de jeu (ou assez rapidement) les tenants et les aboutissants (ce n'est pas Juani et son esprit de déduction insupportable qui me contredira), Alfredson nous noie dans cette toile obscure de faux-semblants bien britanniques et très "Guerre Froide" : rien n'est évident, tout est à questionner.
Je reviens un dernier moment sur le casting, qui selon moi marque un sans fautes, et sur la photographie, tout simplement magnifique ! Alfredson n'invente rien, mais s'approprie avec brio l'univers de John Le Carré.

La pensée de Juani : 3/5
Bah sur ce film, mon "esprit de déduction insupportable" a été malmené, j'étais trop occupée à chercher sans cesse si la source d'une information était vraie - il me semble que j'me posais même plus de questions que Smiley! Qui je trouve, a un comportement un peu trop confiant dans un monde où, de toute évidence, il doit se méfier! Un peu déçue par la manière dont Smiley mène l'enquête : un personnage après l'autre (Connie ou Tarr) avec qui il à un entretien puis "disparaissent" (et puis c'est insoutenable, pourquoi les croit-il?!). Un peu frustrée également parce que, en route, j'ai perdu l'identité/fonction de "Karla"-_- donc en sortant du film, il faut se repasser les événements ou en parler, tous devient plus clair. Arrêtons d'être négative et mentionnons le talent des acteurs, ils sont tous bons, on a des doutes à propos de tous, sauf l'un d'entre eux qu'on voit moins souvent, son personnage est moins développé, c'est dommage. Petite pensée pour Mark Strong à la fin. Je n'en dis pas plus, de quelle manière, sous quelle forme...J'encourage à y aller mais ayez un bout de cerveau disponible pour sans cesse vous interroger, refaire le film à chaque nouvelle donnée. Bon film!

Le mot du Comte : 2,5/5
Pour ceux qui pensent le contraire, ce film n'est pas un thriller, mais un puzzle. Un puzzle complexe mais pas incompréhensible où les protagonistes se livrent une guerre silencieuse et discrète, une guerre de bureaucrates. Il est difficile de pénétrer dans cet univers et la première heure est fastidieuse, lente, tant elle pose les bases (nécessaires) de cette intrigue tentaculaire. Cette première heure qui mélange temps présent et flashback sans précision particulière est utile mais paradoxalement, n'apporte pas grand chose.
Gary Oldman est effacé, discret, presque en sous-jeu pendant cette heure là, tandis que les autres protagonistes ne font que des apparitions éclairs assez frustrantes et ne semblent être là que pour meubler les pharamineux décors.
Une fois cette lourde heure (beau jeu de mot hein?) passée, l'intrigue et le rythme du film décollent enfin et les acteurs commencent à s'en dégager et à exister pour autre chose que des situations initiales. 
Le charme anglais opère donc, sans pour autant faire des merveilles. On ne peut pas reprocher grand chose à Alfredson, dont la mise en scène est sobre et élégante (à l'image du film entier) mais parfois très pesante et sans prise de risque aucune. Le film souffre d'être l'adaptation du premier tome de la trilogie Smiley de John Le Carré (car comme la plupart des premiers opus, son rôle est de poser les bases d'un univers en sacrifiant les enjeux de l'intrigue).
Au final donc, l'enjeu du film (le démasquage de la taupe) et son accomplissement semblent bien maigres par rapport à tout ce qu'il a fallu endurer pour y arriver. Quand le film s'achève, il ne subsiste qu'un sentiment de fadeur et de légère déception, un sentiment de victoire volée, qui aurait plutôt dû être méritée.

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